Enfin,
précisons
que
si
les
plantes
n’ont
pas
forcément
conscience
d’avoir
conscience
comme
pourrait
le
faire
un
humain,
cela
ne
signifie
pas
qu’elles
en
soient
dépourvues.
Quelles
que
soient
les
divergences
scientifiques
à
ce
sujet,
il
est
clair
que
de
plus
en
plus
de
personnes
relativisent
la
vision
classique
pour
admettre,
malgré
des
zones
obscures
ayant
encore
besoin
d’être
éclairées,
que
les
plantes
ne
sont
pas
seulement
des
organismes
passifs
régis
par
de
l’automatisme.
Au
contraire,
elles
possèderaient
une
cognition
sensorielle
les
conduisant
à
adopter des comportements intelligents, subtils, mais aussi à faire preuve de prises se décisions, et les exemples de cela se multiplient.
Des biologistes des plantes ont noté des actes d’intelligence et de conscience au moins sur trois plans :
-
Elles
ont
des
réactions
motrices
et
sont
sensibles
aux
sollicitations
(ex,
de
type
nerveux
avec
la
conduction
électrique
produisant
une
réaction
identique
à
ce
que
l’on
trouve
chez
l’animal,
de
type
sensible
au
toucher,
au
son
et
même
à
la
musique
comme
le
Desmodium
Gyrans
qui
réagit
à
la
musique,
aux
empoisonnements
toxiques.
Certaines
dorment
comme
l’humain
en
fermant
leurs
feuilles
et
meurent
si
on
les
empêche de dormir ou bien sont sensibles au rythme diurne-nocturne, elles perçoivent leur environnement et s’y adaptent, etc.)
-
Elles
ont
une
forme
de
mémoire
qui
n’est
pas
encyclopédique,
mais
mémoire
malgré
tout
(ex,
une
plante
entraînée
à
danser
comme
le
Desmodium
retient
l’enseignement
et
danse
de
mieux
en
mieux,
les
végétaux
stockent
un
signal
et
le
reproduisent
comme
l’orientation
d’une
pousse,
certaines
plantes
ont
une
meilleure
mémoire
que
d’autres,
la
racine-cerveau
jouerait
un
rôle
dans
ce
travail
de
mémorisation
et
d’échange, etc.)
-
Elles
sont
capables
de
stratégie
(ex,
elles
se
servent
des
animaux
pour
se
reproduire,
on
pourrait
se
demander
si
elles
ne
se
servent
pas
de
nous-mêmes
pour
voyager
ainsi
que
cela
est
parfois
suggéré,
elles
sont
capables
d’attirer
et
de
créer
des
pièges
incroyablement
subtils
et
variés pour attirer ou se nourrir, etc)
Si
les
végétaux
réagissent
sensiblement
aux
sollicitations,
s’ils
sont
capables
d’une
certaine
forme
de
mémoire
ainsi
que
de
stratégie
puisqu’ils
savent
à
leur
façon
créer
du
lien,
alors
rien
ne
dit
que
nous
ne
sommes
pas
nous-mêmes
en
contact
avec
eux,
autrement
que
lorsque
nous
mangeons
des
salades,
que
nous
nous
asseyons
sur
un
tronc
d’arbre
ou
que
nous
enduisons
nos
corps
d’huile
de
jojoba.
Ne
serions-nous
pas
aux
prises
d’un
contact
bien
plus
subtil
?
Ne
serions-nous
pas
d’infinies
manières
reliés
à
eux
sans
le
savoir
toujours,
et
se
pourrait-il
que
ce
soit eux qui possèdent contre toute attente une conscience parfois plus aigue que la nôtre ?
«
Il
ne
se
douta
pas
un
instant
que
seule
ma
volonté
l’avait
conduit
vers
moi.
Il
ne
saura
jamais,
parce
qu’il
ne
rêve
que
de
conquêtes,
que
son
geste
fut
le
fruit
consommé
d’une
influence
réciproque
entre
nous.
Non,
il
n’avait
pas
coupé
ma
feuille
verte
et
fraîche,
je
la
lui
avais
offerte
et
m’étais
servi
de
ses
jambes
pour
la
lui
porter.
Et
il
n’avait
accepté
ce
jeu
que
parce
que
lui-même
le
voulait
bien.
Toute
la
magie,
tous
les
pouvoirs, étaient ainsi contenus dans cette puissance d’interaction bête comme chou.
Amputé
de
la
parole,
comme
tous
ceux
de
mon
espèce
végétale,
je
ne
pouvais
bien
sûr
que
taire
tout
ceci
à
mon
vaillant
soldat,
mais
le
petit
morceau
de
moi
dont
il
venait
de
se
saisir
le
lui
communiquerait
mieux
qu’aucune
explication
ne
saurait
jamais
le
faire.
Nos
contraires,
son
sang
et
ma
sève,
venaient
de
fusionner
par
ce
don
symbolique.
Il
me
prêtait
l’agilité
dont
j’étais
à
jamais
privé,
je
lui
donnais
la
sagesse
végétale. Nous n’avions rien en commun sauf nos différences. » (Sylvie Joubert, « Le gardien des métamorphoses » - L’arbre et le soldat)
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