©
MALOU et MARIA
D’une espèce à l’autre
COIN LECTURE
Nombre de pages : 4
Parution : novembre 2017
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Sur
un
terrain
de
hasard
espagnol,
une
forme
non
humaine
cadavérique
gît
au
sol
dans
une
posture
de
souffrance
et
d’abandon.
Malou
,
la
chienne
ivoire
au
cœur
bien
vivant
est
laissée
à
l’agonie,
privée
d’eau
et
de
nourriture,
écartée
de
toute
compassion
de
la
part
de
ses
bourreaux
humains.
La
bienveillance
a
déserté
les
lieux
et
les
esprits,
l’humanité
est
absente
de
ce
terrain
vague,
où
la
mort
rôde
en
attendant
son
heure.
Le
plus
effrayant
n’est
pas
cette
dernière
avec
laquelle
nous
avons
tous
rendez-vous,
c’est
la
perversion
des
hommes
indifférents
aux
souffrances
physiques
et
morales
de
l’animal.
Malou
la
squelettique
est
maintenue
sur
place
par
une
corde
l’empêchant
de
se
déplacer.
La
galga
est
ainsi
condamnée
à
un
trépas
lent
et
pénible,
avec
l’assentiment
de
ses
tortionnaires
persuadés
que
cela
n’est
pas
grave,
puisqu’il
ne
s’agit
que
d’une
bête.
Les
bourreaux
de
Malou
savent
qu’ils
ne
seront
pas
inquiétés
par
les
institutions
nationales
ou
européennes,
ils
savent
aussi
que
les
autres
humains
laisseront
faire
au
nom
de
la
hiérarchie des espèces, des habitudes et des traditions, parfois de la lâcheté.
Mais
une
question
demeure
:
l’être
humain
traitant
de
la
sorte
une
autre
espèce
que
la
sienne
hésitera-t-il
à
infliger
une
souffrance
équivalente
à
ses
pairs
?
Les
études
montrent
que
non
:
celui
qui
pratique
la
maltraitance
sur
une
espèce
non
humaine,
quelle
qu’elle
soit,
a
plus
de
chance
qu’un
autre
d’exercer
la
violence
contre
ses
pairs,
sa
famille,
son
conjoint,
ses
enfants
ou
sa
société.
C’est
ainsi,
inutile
de
le
nier
!
Il
est
vain
de
segmenter
le
respect
dû
aux
espèces
:
il
n’y
a
pas
le
droit
de
l’Homme
d’un
côté
et
le
droit
des
animaux de l’autre, car les deux sont pris dans une logique des vases communicants.
Il me répugne de le reconnaître, pourtant ces tortionnaires que j’exècre sont une partie de moi, de vous aussi, de nous tous. Leur
cruauté est quelque part la nôtre, non pas individuellement, mais au regard de la responsabilité collective nous reliant en conscience
les uns aux autres, et qui fait que nous sommes colocataires de la même Terre. Leur mépris du respect de la vie devient notre
irrespect, leur ignorance souille notre humanité, aussi longtemps que nous regardons sans nous y opposer et sans dire : ‘Il suffit !’