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Le choc ontologique : En parallèle du traumatisme, les premiers contacts peuvent générer ce que John Mack a appelé un choc ontologique. C'est le trop de réel qu'une altérité radicale produit sur une psyché par sa nature même, si étrangère à tout ce que le sujet connaît. Ainsi, même face au gentil E.T. du film de Spielberg, le jeune Eliott vit un effroi et fuit l'entité inconnue lors du premier contact. C'est le fait d'ailleurs de pouvoir devenir acteur du contact (en posant des smarties sur le sol) qui lui permet de sortir de la peur. Le bouleversement paradigmatique : passé le choc sensoriel et émotionnel d'un trop de réalité, c'est maintenant l'appareil cognitif du sujet qui est bouleversé car la vision du monde d'hier est plus ou moins déstabilisée : un « avant j'y croyais et maintenant je sais » n'est pas le même processus que : « je ne croyais pas à tout ça et maintenant, je dois bien le reconnaître». Le psychologue Mathijsen (2009) décrit un processus en 4 étapes qu'il nomme le « complexe du Bernard Lhermitte ». Comme le crustacé quitte sa coquille devenue trop petite,
l'expérienceur doit quitter une ancienne vision du monde pour accueillir la nouvelle expérience au sein d'un paradigme plus large et adapté. Je décris ici très rapidement ces 4 étapes : La perturbation cognitive (L'expérience entre en conflit avec la conception de la réalité, entraînant une tension cognitive) ; La lutte pour conserver le contrôle cognitif (vise à conserver sa vision du monde en niant l'expérience, en tentant de la réduire, la rationaliser, en faire une hallucination, etc.) ; La rupture cognitive (survient quand malgré la lutte, aucune explication conventionnelle ne tient. Peut-être un accompagné d'un effondrement dépressif) ; L'élargissement paradigmatique (intégration d'une vision du monde plus vaste et intégrant l'expérience). L'élargissement paradigmatique prend le plus souvent pour l'expérienceur la forme d'une enquête et d'un chemin réflexif. On retrouve chez les expérienceurs comme chez les chercheurs différentes conclusions et lectures du phénomène, celles-ci évoluant avec le temps ou s'arrêtant un temps ou définitivement sur une perspective. L'expérienceur peut alors commencer à redevenir actif dans le processus. Ce faisant, l'expérience elle-même peut se déployer et le contact avec les entités semble se transformer lui aussi, s'enrichir. Comme la bande de Moebius, le lien entre le monde du dedans et celui du dehors montre ses zones de torsion et d'intrication : quand le dehors se manifeste dans un codex propre au monde du dedans du sujet (le prototype simple de cela étant la synchronicité), alors une approche clinique transpersonnelle trouve toute sa pertinence. Avec elle, l'expérienceur peut être accompagné, non seulement dans sa quête de vérité (on ne saura d'ailleurs trop sur ce point rappeler qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre les récits des expérienceurs tout comme les informations émergeant en hypnose « régressive » [3] ), mais surtout dans celle d'incarner la vérité de qui il est, celle-là qui lui permettra de révéler le potentiel évolutif du contact. Pour conclure ce court article, je pourrais synthétiser mon propos en deux points qui me semblent essentiels : Le premier est que le contact ufologique nous convoque à grandir et advenir à notre identité d'humain. La question la plus cruciale me semble : nous donnerons-nous le temps d'y arriver ? En l'état, un contact collectif nous déstabiliserait sans doute du fait que, même si la population est plus prête à accepter l'idée d'extraterrestres, elle n'est pas encore prête à entrer dans une relation qui bousculerait tout le paradigme en place : et si le contact nous révélait que nous étions des personnages de BD se déplaçant de case en case et eux vivant dans l'espace des lecteurs ? Quel choc collectif ! Il est clair que c'est à nous de faire le chemin... Le second point est que, ayant compris que la dimension de la conscience est fondamentale, nous pouvons être actifs dans le contact avec ces intelligences exogènes. Le plan de route est clair : s'éveiller en tant qu'humain, bien ancré dans son identité de Terrien, situé dans un tout cosmique, présent sur plusieurs plans de réalités, toutes peuplées de consciences. Y parviendrons-nous ?