N’est-il
pas
regrettable
que
ces
«
phénomènes-présences
»
intéressent
finalement
plus
l’homme
et
la
femme
de
la
rue
que
l’université
elle-même
?
Et
que,
lorsque
celle-ci
s’y
intéresse,
ce
soit
généralement
en
adoptant
un
point
de
vue
matérialiste
et
critique
?
La
réticence
est
compréhensible
dans
la
mesure
où
ces
phénomènes
font
intervenir
d’autres
densités
de
la
réalité,
et
que
sur
ce
«
continent
étrange
»
rempli
d’étrangers
tout
aussi
étranges
s’auto
invitant
dans
notre
Réel,
nous
ignorons
ce
qui
nous
attend
:
c’est
cela
le
Nouveau
Monde
dont
je
parlais
plus
haut,
nous
nous
en
rapprochons
doucement,
non sans l’objection et les résistances de ceux qui voudraient que rien ne change.
Pourtant,
il
n’y
rien
d’ésotérique
dans
cet
accostage
,
il
n’est
pas
irrationnel
d’envisager
d’autres
formes
de
vies
différentes
de
la
nôtre,
d’autant
qu’il
y
a
des
traces,
des
témoins
et
des
faits
en
quantité.
Le
paranormal
ne
doit
plus
être
ce
sac
commode
et
fourre
tout,
dans
lequel
la
pensée
académique
dépose
ce
qui
dérange
ses
dialectiques
et
ses
habitudes
de
raisonnement.
La
résistance
sociologique
(mais
pas
seulement)
face
à
ces
phénomènes
paranormaux
est
l’expression
irrationnelle
d’une
pensée
qui
se
veut
rationnelle.
Et
si,
effectivement,
l’approche
par
les
légendes,
les
hallucinations
collectives
ou
les
superstitions
peut
et
doit
avoir
sa
place
en
sociologie,
car
cela
fait
effectivement
partie
des
mécanismes
humains
en
certaines
circonstances,
ceci
ne
doit
pas
être
appliqué
systématiquement,
bêtement,
car
cela
peut
aussi
être
un
leurre
intellectuel
donnant l’illusion du raisonnement, à l’image de l’arbre cachant la forêt.
©
L’irrationalisme
ne
consiste
pas
à
traiter
d’ufologie,
d’astrologie,
d’orbes,
etc.
à
partir
du
moment
où
nous
restons
dans
le
cadre
contrôlé
et
sérieux
d’une
recherche,
mais
à
éjecter
presque
systématiquement
ces
sujets
de
l’institution,
alors
que
les
traces
et
les
témoins
se
bousculent
au
portillon
:
des
témoins
qui
ne
sont
ni
des
malades,
ni
hystériques,
ni
alcooliques,
ni
mythomanes,
ni
opportunistes,
qui
proviennent
de
tous
les
milieux
sociaux
et
de
tous
les
continents.
Et,
même
si
sur
la
quantité
de
témoins
il
est
probable
que
quelques-uns
ne
sont
pas
tout
à
fait
sains
d’esprit,
je
ne
suis
pas
certaine
qu’il
y
en
ait
plus
dans
ces
domaines
hors
des
clous
que
dans
les
autres
domaines plus classiques.
Je
participais
il
y
a
quelque
temps
à
l’interview
d’un
sociologue
me
demandant
notamment
ce
que
je
pensais
du
conflit
ayant
opposé
il
y
a
plusieurs
années
un
professeur
de
la
Sorbonne,
que
je
connais
bien,
à
ses
collègues,
lesquels
firent
leur
possible
pour
le
destituer
et
remettre
en
question
sa
crédibilité.
Pourquoi
?
Ce
professeur
de
sociologie
avait
accepté
d’encadrer
un
projet
de
thèse
soutenu
par
une
astrologue
fort
médiatique,
et
dont
la
thèse
fut
contestée
dans
son
contenu.
Cette
histoire
avait
fait
grand
bruit
à
l’époque
dans
le milieu de la sociologie ainsi que dans les médias relayant l’ « affaire ».
Voici
ce
que
j’ai
répondu
à
mon
intervieweur
:
«
Sans
aucun
dédain
de
ma
part,
comprenez
que
j’ai
pris
du
recul
vis-à-vis
des
émois
ou
polémiques
présents
en
sociologie,
telle
l’affaire
dont
vous
me
parlez,
et
voici
pour
quelle
raison.
J’échange
aujourd’hui
avec
des
personnes
de
tous
les
horizons
disciplinaires
ayant
la
plupart
du
temps
une
culture
solide
en
divers
domaines
universitaires
des
sciences
exactes
ou
humaines,
mais
qui
ne
se
demandent
plus
s’il
est
souhaitable
de
dissocier
à
ce
point
les
connaissances
exotérique
et
ésotérique.
Ces
personnes
pensent
comme
moi
déraisonnable
de
séparer
physique
et
métaphysique,
que
certains
débats
obsolètes
appartiennent
à
un
passé
où
on
nous
a
inculqué
l’idée
fausse
que
l’esprit
et
la
matière
étaient
dissociés,
alors
que
nous
visons
dans
un
continuum
de
conscience-matière
rendant
illusoire la plupart des dissociations auxquelles nous sommes habitués, en sociologie comme ailleurs.
Concrètement,
il
se
trouve
que
je
communique
mieux
aujourd’hui
avec
des
professeurs,
ingénieurs,
physiciens,
philosophes,
historiens,
auteurs,
vétérinaires,
médecins,
extrasensoriels
ou
autres,
faisant
ce
qu’ils
peuvent
pour
qu’au
sein
de
leur
discipline,
de
leur
pratique
aussi,
les
frontières entre les visions de la réalité tombent et que l’on accède à une vision multidimensionnelle de la réalité.
Ainsi,
des
ingénieurs
s’occupent
d’apporter
leur
éclairage
technique
à
l’apparition
d’ovnis
sur
les
radars
ou
des
traces
quelconques,
des
physiciens
apportent
leur
compétence
sur
des
systèmes
de
propulsion
possible
d’engins
a
priori
non
humains,
des
médecins
ne
s’étonnent
plus
que
certains
patients
fassent
des
NDE
(Near
Death
Experience,
expérience
de
vie
après
la
mort)
et
en
informent
le
corps
soignant,
des
philosophes
étudient
le
rôle
de
la
conscience
dans
l’apparition
de
phénomènes
paranormaux,
des
psychologues
ou
psychiatre
se
penchent
sur
le cas de personnes ayant eu des contacts rapprochés avec une présence non humaine, des vétérinaires travaillent avec l’âme des animaux