L’entraînement sportif de ces chiens de haut niveau se fait en groupe, il sont attachés derrière des véhicules et obligés de courir, de sorte que les chiens qui ne vont pas assez vite, ou qui chutent, sont traînés, laissés en sang et, bien entendu, ni soignés ni achevés. Précisons que les lévriers-galgos espagnols n’ont pas le monopole de ce traitement infâme, puisque d’autres chiens de chasse subissent les mêmes maltraitances, sous forme de pendaisons, de mutilation, de coups, et autre sortes de traitements. Si le chien a donné de bons résultats en terme de chasse et que cela a été un « bon galgo », alors, il sera pendu d’un coup avec moins de sadisme. Par contre, s’il était considéré comme un mauvais chasseur, dans ce cas, il est pendu avec les pattes arrière touchant le sol et les pattes avant battant dans le vide, d’où le nom de position du pianiste ("tocar el piano"), jusqu’à l’asphyxie, après des heures de vaine résistance sur deux pattes. Il arrive fréquemment qu’on asperge le chien d’essence pour le brûler vivant. Il est également courant qu’on le tire derrière une voiture sur plusieurs kilomètres, qu’on le jette au fond d’un puits, qu’on le pique à l’eau de javel, qu’on lui brise les jambes en le laissant mourir ou qu’on l’éborgnant. Parfois, on lui bloque la gueule en insérant un bout de bois entre la mâchoire supérieure et inférieure afin qu’il meure de faim et de soif. Bref, cette orchestration sadique et perverse est ainsi faite pour que l’animal souffre le plus longtemps possible. Fiction ou réalité ? J’aurais aimé vous dire « poisson d’avril »… Hélas, il n’en est rien ! Terminons ce listage macabre en mentionnant qu’ils sont à l’occasion vendus comme appâts de pêche, utilisés comme cibles vivantes pour le tir ou bien comme proies pour l'entraînement des chiens de combats. Ces galgos sont couramment affamés et rendus squelettiques, comme le confirment les innombrables photos prises par les personnes qui effectuent des sauvetages. Enfin, ils peuvent également être abandonnés aux abords de villes et autoroutes, survivant en faisant les poubelles, après que les chasseurs (galgueros) aient pris le temps de leur arracher la puce électronique en ouvrant au couteau le cou des chiens dans le but évident de ne pas être retrouvés. Les galgos/podencos trouvés par des bénévoles de refuges ont un avenir, tandis que ceux récupérés par la police sont conduits dans une fourrière nommée « perrera », où ils sont généralement gazés au bout de 14 jours dans des conditions de vie que chacun peut imaginer… Je vous laisse envisager le parallèle historique qui peut être fait ici !
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Pour en terminer sur une note d’espoir, signalons que de plus en plus de galgueros acceptent de les porter directement dans les refuges lorsqu’ils ne servent plus à la chasse, plutôt que de leur infliger ce qui vient d’être énoncé : c’est un début ! Par ailleurs, de plus en plus d’Espagnol courageux et conscients de cette barbarie se dressent et font leur possible pour que le statut du chien de chasse change, s’organisant souvent en association et demandant à ce que les galgueros soient sanctionnés. Leur but est que la législation sur le droit des animaux ne soit pas seulement appliquée aux animaux de compagnie. D’autre part, des associations réparties en différents pays oeuvrent également pour que la situation s’améliore, tant au niveau des urgences de sauvetage que des approches du monde politique et institutionnel. Enfin, notons que les mentalités évoluent, car un éleveur et président d'association de chasse a été condamné en octobre 2013 à Tolède à sept mois et demi de prison pour avoir pendu deux de ses chiens. Attention, afin d’éviter toute généralisation, précisons que ce comportement n’est pas plus représentatif de l’ensemble des Espagnols, que Daesh ne l’est de la communauté musulmane. Il ne faut donc ne pas faire d’amalgame.
Toutefois, ces faits existent ! Aussi, il est inutile de les nier ou de les relativiser par quelque subtilité intellectuelle. Il est tout aussi vain de les justifier par des plaidoiries scabreuses, venant nous expliquer qu’on ne peut pas comprendre ni juger cette tradition espagnole. Face à de tels constats, je crois que les discours n’ont tout simplement plus de place, quel que soit le pays, quelle que soit la tradition, quelle que soit la justification que l’on puisse donner par les mots et la rhétorique. Respecter le principe de la vie passe aussi par le fait de s’arrêter de justifier ce qui ne peut l’être, c’est le cas ici. Cet exemple canin montre qu’il y a des choses inacceptables qui se font, au nom de la tradition ; elles se font aussi parfois au nom d’un Dieu ou d’un paradis, ainsi que c’est le cas avec les attentats. Aucune justification sortie de nos méninges triturées ou de nos croyances ne saurait les rendre acceptables. Si l’inacceptable existe pour l’espèce humaine, et que nous exigeons justement qu’une éthique soit mise en place pour pallier aux excès de quelques-uns, l’inacceptable existe aussi en terme d’espèce animale.
source - www.soligalgos.org/
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