Permettez-moi
d’illustrer
ce
décalage
comportemental
par
une
anecdote
personnelle.
J’avais
il
y
a
de
nombreuses
années
une
chatte,
nommée
Souen,
m’ayant
ramené
un
jour
une
énorme
taupe
morte
et
ensanglantée,
puis
l’avait
déposée
en
plein
milieu
de
mon
lit
dont
je
venais
à
l’instant
de
changer
tous
les
draps.
À
la
vue
de
ce
cadavre
souillant
mes
draps
impeccables
et
parfumés,
j’étais
évidemment
devenue
furieuse,
jetant
dehors
illico
presto
tout
ce
petit
monde.
Ce
n’est
que
plus
tard
qu’on
m’expliqua
qu’il
s’agissait
de
sa
part
d’une
offrande
de
reconnaissance
et
de
contact,
d’un
cadeau
rapporté
afin
que
je
sois
fière
d’elle,
hélas,
ce
mode
de
contact
et
de
reconnaissance
était
si
incompatible
avec
mes
valeurs
et
mon
mode
de
vie
que
cela
avait
généré
une
attitude
inverse
de
ma
part.
Comprenant
mieux
son
comportement
je
l’aimais
bien
sûr
tout
autant,
d’ailleurs
elle
savait
qu’elle
pouvait
revenir
sur
mon
lit
quand
elle
le
voulait,
mais
à
la
condition
qu’elle
entre
dans
mes
propres
codes de relation excluant toute proie agonisante ou morte dans mon espace privé.
©
Cet
exemple
banal
pour
dire
que
chaque
forme
de
vie
intelligente
incarne
une
forme
de
conscience
possédant
ses
propres
codes
de
mise
en
relation,
et
que
ceux
des
uns
ne
sont
pas
forcément
ceux
des
autres.
Aussi,
ce
n’est
pas
parce
que
nous
étudions
mentalement
et
appelons
de
nos
vœux
le
contact
avec
l’intelligence
«
Autre
»
que
cette
dernière
y
est
sensible.
Peut-être
est-elle
sensible
à
d’autres
expressions
du
contact
que
le
mental
ou
le
désir,
si
c’était
le
cas,
il
faudrait
alors
se
tourner
vers
d’autres
logiques
et
d’autres
sensibilités
en
matière
de
contact.
L’un
des
enjeux
sera
peut-être
de
trouver
ce
code
d’entrée
comportemental,
sachant
que
ce
dernier
peut
aussi
bien
se
chercher
à
l’extérieur
(aller
vers le cosmos lointain pour chercher le contact)
qu’à l’intérieur
(aller vers eux par la conscience intérieure qui nous relie).
Nous
appelons
le
contact
avec
d’autres
intelligences
que
les
nôtres,
nous
élaborons
des
analyses
brillantes
et
exemplaires
qui
sont
le
fruit
d’une
écoute
active
des
phénomènes
ovni(s),
l’argumentation
y
est
puissante,
souvent
appuyée
sur
des
faits
et
témoignages
cumulés
sur
plusieurs
décennies.
À
côté
de
cela,
n’est-il
pas
vrai
que
nous
persistons
à
l’échelle
planétaire
à
fabriquer
des
bombes,
à
jouer
avec
le
nucléaire,
à
affamer
une
partie
de
la
planète
alors
qu’il
serait
possible
de
faire
autrement
si
nous
le
décidions
collectivement,
mais
aussi
à
faire
preuve
d’une
inqualifiable
cruauté
envers
nos
animaux,
ainsi
qu’à
entretenir
l’idéologie
de
la
séparation
entre
toutes
les
formes
de
vie
et
de
conscience
parce que, au fond, cela nous arrange, etc.
Dans
ces
conditions,
que
vaut
notre
écoute
active
enrubannée
de
nos
intelligentes
analyses
?
Si
nous
nous
comportons
sur
un
plan
collectif
comme
des
êtres
sans
compassion
ou
soumis
à
un
effet
de
groupe
dévastateur,
sommes-nous
fréquentables
aux
yeux
d’une
forme
de
conscience
«
Autre
»
?
La
question
n’est
même
pas
que
des
intelligences
«
Autres
»
pourraient
avoir
peur
de
nous,
mais
plus
simplement
que
nous pourrions briser l’harmonie, voire la géométrie, de ce qu’ils sont, de ce qui les constitue ou bien de ce à quoi ils aspirent.
Ainsi,
plutôt
que
de
nous
focaliser
sur
le
contact,
prenons
aussi
le
temps
d’interroger
notre
hygiène
intérieure,
en
nous
demandant
si
un
travail
de
conscience
n’est
pas
urgemment
à
engager
avant
de
penser
à
inviter
autrui
dans
nos
existences.
D’ailleurs,
si
vous
étiez
à
leur
place,
laisseriez-vous
entrer
dans
votre
demeure
une
espèce
déposant
sur
vos
canapés
et
fauteuils
des
colonies
de
taupes,
souris
ou
autres
proies
agonisantes
?
Même
si
vous
aimez
les
chats,
même
si
vous
les
soignez,
même
si
vous
les
caressez
en
raison
de
l’affection
que
vous
leur
portez,
même
si
vous
nettoyez
leurs
litières
ou
leur
parlez
à
l’occasion,
n’apposeriez-vous
pas
des
limites
aux
conditions
du
contact
?
Devant
ces
félins
assujettis
à
ces
réflexes
de
chasseurs
ramenant
du
cadavre
dans
votre
foyer,
ne
feriez-vous
pas
en
sorte
que
ceux-ci
restent
à
bonne
distance,
même
s’il
vous
plaît
de
les
observer,
de
les
prendre
avec
vous
de
temps
en
temps,
peut-être
même
de
les
câliner
et
de
vous
amuser
en
leur compagnie.
Pour
le
dire
avec
une
autre
métaphore,
en
terme
d’accueil
collectif
ne
sommes-nous
pas
comme
ces
courtisans
du
XVIIe
cachant
les
odeurs
de
crasse
par
le
patchouli,
le
musc
et
la
civette,
puis
se
recouvrant
le
visage
de
blanc
pour
donner
l'illusion
de
la
pureté
exempte
de
toute
tache,
tout
en
optant
pour
un
«
parler
fort
élégant
».
Notre
intelligence
des
phénomènes
ovni(s),
nos
rapports
nickels
chromes
et
notre
envie
de
contact
avec
l’
«
Autre
»
non
humain,
ne
doivent
pas
nous
faire
oublier
deux
choses
:
d’une
part,
qu’avons-nous
à
offrir
dans
cet
échange,
offrir
ne
devant
pas
être
forcément
pris
au
sens
matériel.
D’autre
part,
sommes
réellement
prêts
à
faire
l’effort
de
transmuter
notre
Moi
intérieur
aussi
sûrement
qu’un
chat
contrôle
son
instinct
primitif
en
cessant
de
rapporter
une
proie
sanguinolente
dans
un
espace
qu’il
partage
avec
les
humains
?
Posons-nous
ces
questions
avec
la
bienveillance
qui
nous
est
due,
car
nous
ne
valons
ni
mieux
ni
moins
bien
que
tous
les
E.T.
de
tous les univers et toutes les dimensions réunies. Mais posons-les nous!